Du coté de la Trouillette, les Weekends de Pentecôte se suivent
mais ne se ressemblent pas...
Compte rendu
des sorties du weekend de Pentecôte 2015
(Clément Sage, Jérôme Rousselle, Spéléo Club de Bellegarde sur Valserine)
Ça commence vendredi, pour une bonne sortie il faut une
bonne préparation. Le tableau du club nous sert à lister tout ce que l’on a
besoin, détailler le remplissage des kits pour mieux nous représenter
l’organisation. Mine de rien alors qu’on pensait qu’il faudrait 6 kits de matos
on se rend compte qu’avec 4 cela devrait suffire.
Samedi 23 Mai
TPST : 7h30
Participants :
Clément, Christophe, Jérôme.
La place à
tourner de la Trouillette ressemble à une expo matos du congrès, je ne savais
pas qu’on pouvait mettre autant de choses dans ma voiture !! On prend bien
2H pour tout repartir et empacter correctement. La liste du matos est la
suivante pour chacun:
-
1 bi 2L acier
-
2 détendeurs
-
2 masques
-
1 dévidoir
-
1 combine néoprène
-
1 sur combine spéléo
-
1 ordi de plongée + 1 boussole + sécateur +
Kawetch
-
5 kg de plomb
-
1 casque de plongée
-
Piles de rechanges
Il faut encore rajouter en commun la bouffe, le matos de
topo, on prend aussi 40m de cordes des sangles, la trousse à spit et une
pharmacie.
On en repartie une grosse partie dans deux gros kits de 50L que l’on sangle
l’un sur une luge, l’autre dans un bidon coupé en deux. Et un troisième kit
plus petit pour la bouffe et la pharmacie, il est midi, nous voilà partis on
dirait 2 tortues ninja avec nos kits carapaces sur le dos ! On amène tout
çà jusqu’à la salle de l’horloge à l’aide de grand coups de pied cela avance
relativement vite. On retourne ensuite à l’entrée pour attaquer la topo.
J’explique les rudiments de principe à clément et le disto X² débite ses
données que l’on note scrupuleusement. Les débuts ne sont pas trop évidents
mais arrivés à la salle de l’horloge on commence à avoir pris un bon rythme.
Clément positionne les stations et écris les mesures sur le carnet, moi je
mesure tout ce qui me parait utile.
A l’horloge Christophe nous rejoins, il sort de
convalescence mais on lui file quand même le kit « bidon » à amener
jusqu’à l’entrée du chien. On prend les kits « luge » et
« bouffe » restant et on continue notre topo dans la saint Valentin à
l’avancée. Les diverticules sont laissés de côté pour le moment, on laisse des
points de rattachement au marqueur bleu pour les séances suivantes. Cette fois
on carbure, en moins d’une heure on a rejoint Christophe qui nous attend à
l’entrée du chien. L’occasion de faire le transfert des mesures sur le
téléphone on vérifie en direct que la topo corresponde, c’est beau le
progrès !! On perd un peu de temps pour se passer les kits dans les voûtes
mouillantes puis Christophe pars devant pendant qu’on reprend nos mesures en
poussant le deuxième kit. Comme on est sur un rythme lent cela nous permet
quelques observations, un détail sur la disposition des argiles attire notre
attention. Le centre de la galerie est bien propre alors que les bords sont
argileux, particulièrement observable a un ressaut descendant. Cela nous donne
la conviction que le chien absorbe les eaux de la saint valentin avec le puit
de gauche fonctionnant en perte. Les mesures continuent la poussée de kit
aussi, dans les mares de boues sur les rampings de cailloux… 10m avant le
siphon on pose le matériel dans un endroit un peu plus large que d’habitude.
Christophe n’a pas l’intention de s’éterniser il a pris un peu froid on fini de
topographier les derniers mètres et observer le siphon. On ressort à mach 12,
et se retrouve au parking. Ça sera une de nos plus longue sortie ici, on
totalise plus de 400m de galeries topographiées, il ne reste plus qu’a se
reposer pour demain.
Dimanche 24 Mai
TPST :
11H,
Participants :
Clément, Jérôme.
De nouveau on ré étale tout le matériel dehors pour être sûr
de tout prendre, il reste 2 bouteilles, les plombs, le matos d'explo et
toujours notre bouffe et pharmacie, cela fait 1 kits chacun bien chargé. Avant
de partir lulu nous a rejoint, on discute un peu et on rentre dans le trou à
midi. On s’économise au mieux pour se passer les kits dans le chien, et on
arrive sur la place pour se changer. Cela fait 3 m² a peut prés, 1,50m de plafond
au plus haut, il va falloir enfiler nos combinaisons et régler tout le
matériel. On tache de ne pas nous salir pour garder le siphon propre, cela nous
prend 1h. Peine perdue pour la propreté, avec le ruissellement l’entrée est déjà
chocolat. Clément pars en premier, il reste le fil de Michel mais il est très
lâche, on pose donc un autre fil. C’est une mise en œuvre immédiate du stage de
la semaine dernière, merci lulu ! Moi je galère pour la mise en eau, le
kit persiste à flotter, ma combinaison aussi et il y a un passage bas d’entrée.
Clément s’inquiète un peu et viens voir ce qui se passe. Finalement ça passe,
c’est court c’est moche on a une visibilité de 20cm le kit qui pars au plafond
dans une main, le fil dans l’autre qu’il ne faut pas lâcher. Une fois derrière
clément m’explique que c’était clair quand lui es passé !!! Pas le temps
de trop râler, devant nous le conduit remonte en se pinçant un peu, c’est pour
lui qu’on est là. On pose tout le matos de plongée et on reprend notre topo en
avançant dans l’inconnu cette fois. Il y a quelques concrétions en calcite,
preuve qu’il y a eu un moment de sécheresse dans la vie du trou. Bon avec 1
pauvre colonne de 30cm et 3 bitoniaux de calcite on ne concurrencera pas Orgnac
tout de suite.
Bref après le siphon la galerie remonte donc, sur une dizaine de mètre, suivi
d’une partie relativement plane, le tout à 4 pattes au mieux ça reste le chien.
Rapidement le casque avec toutes les lampes de plongée devient insupportable,
j’abandonne une partie des lampes. La progression se fait au rythme des visées.
On a oublié le stylo pour marquer les points mais la galerie étant entièrement
recouverte de glaise type « galerie noyée longtemps » on fera des
croix dedans. Au bout d’une 40aine de mètre la galerie plonge, un pan incliné à
45° bien lisse et sans glaise cette fois sur 8 -9m de haut. En bas nous retrouvons un lit de sables,
graviers et argiles caractéristique des diverticules du mât. Clément qui es
devant m’annonce une visée confortable, en effet je mesure à plat ventre sur ce
lit de sable ça permet de souffler un peu, la progression en ramping avec
combine de plongée n’étant pas des plus simple. La galerie reste horizontale
sur ce fond en graviers. Clément m’annonce qu’on approche les 100m de première
avec un azimut à 80, on fonce vers le Crêt de Chalam !! Rapidement
l’euphorie retombe, clément m’annonce qu’il y a un gros bloc en travers, ça
passe par-dessous mais surtout juste derrière ça parait être la fin. En effet
il faut passer sous un rocher de 500kg en travers, pas très rassurant et après
ça pince avec de nouveau de la glaise partout. Finalement on trouve la parade
par le haut, le même type pan incliné qu’a la descente nous fait remonter de
10m. C’est délicat il faut de pousser avec le plafond c’est le seul endroit
sans glaises. Arriver au sommet on est debout, c’est la joie ! Ça continue
et en plus on est debout pour la première fois !! Bon ça ne durera que quelques
mètres pour repasser a 4 pates puis en ramping mais on y prête pas vraiment
attention. On discute à coup d’azimut, pente, distance, clément note et
commente «après ça monte, ça continue encore sur 10m minimum ». Toujours
plus ou moins à quatre pattes la galerie fait des yoyos ce n’est pas
confortable mais on avance dans la joie. Au bout d’un moment clément qui
n’arrive pas trop à se réchauffer nous fais réaliser qu’il y a un courant d’air
aspirant de plus en plus marquer. Au milieu d’une phase montante c’est le
drame.
« - étroiture, ça passe pas !!
- Rah non t’es sur ?
- Attend y’a une lame qui bouge….. ouai c’est bon ca passe !! par contre toi tu va en chier ! »
Effectivement une sale étroiture montante entre des blocs,
je ne passe pas. En attendant clément fais la compta « la partie connue du chien faisait combien ? »
je compte tant bien que mal entre deux jurons « 165m -
170 ! cool on l’a dépassé, vas y on essaye d’aller jusqu’à 200 ! »
Je ressors, pose tout le matos et passe ! En route pour les 200m ! La
progression est de plus chaotique, ca alterne entre couché, vrillé, coincé,
montant descendant, on es couvert de glaise comme jamais. Au début d’une
remontée un trou dans un agrégat de blocs et de boue nous vole le courant d’air
en sifflant, on s’arrête quelques instants, on écoutes… « y’a un bruit d’actif là ?!!! ».
On repart gonflés à bloc sur quelques mètres jusqu’à
« -ouah étroiture
sévère !!»
- Quel genre ?
- la même qu’avant la cathédrale du méandre, sauf que ça tourne en plus »
Apres plusieurs minutes d’effort clément passe et va voir la
suite… autre étroiture… mais juste derrière le bruit d’actif est vraiment
clair !! On fait un peu le point : il y cet actif à portée mais on
n’a pas de montre, pas de bouffe, pas de flotte… on pense au retour, à la
touille qui nous attend dans le siphon et on décide que cette première est déjà
pas si mal. Je passe l’étroiture pour arrêter la topo proprement et on fait
demi-tour.
Le retour est rapide, même trop. A cause des néo on doit se
ménager des poses pour se refroidir, à la dernière au pied du pan incliné
propre on remarque les énormes coups de gouges sur la paroi, preuve que cela à
du circuler à un moment par ici. De retour au siphon, on remet le matériel
comme on peut, de toutes façons il y a déjà une touille a couper au couteau et
on n’a plus 1cm de combinaison propre. Je passe en premier le détendeur me file
moitié d’air moitié d’eau, qui va se mélanger avec toute la glaise récoltée en
faisant du lave-vitre sur le disto. Je change de détendeur, comme il était
cotre la combine je re croque un bon millésime d’argile… et pas d’air !
Repasse sur le détendeur qui fuis et je m’arrache de là tant bien que mal, le
kit trouve une cloche pour m’ancrer sur place… décidément ! Le bousin
dégagé je file vers la sortie, finalement l’étroiture finale est plutôt un
soulagement juste derrière c’est la surface, ouf ! Ça n’à durer que 2min
mais c’était suffisant pour siffler la moitié de la bouteille. Clément arrive
sans soucis et rigole quand je lui explique pourquoi je fais des bains de
bouche avec l’eau du siphon ! On en a marre, on décide de ne pas se
changer, on emballe le matériel, on part avec le plus gros il restera deux kits
à sortir ensuite. Le retour est laborieux, sur la luge le kit ne bouge presque
pas, on galère et surchauffe à pousser tout ça. Arriver à la st valentin clément
pars comme une balle dehors, une envie trop pressante. Moi je regrette que la
bouteille de flotte soit restée au siphon, je suis desséché !
La sortie se mérite, avec ce kit luge sur le deux, je
m’allonge sur les rocher pour sucer l’eau qui vient de la Kensicher puis une
bonne immersion dans la piscine en bas du ressaut pour le refroidissement.
Finalement j’abandonne ce foutu kit-luge dans les parties basses de la galerie
et ressort hagard, sur le chemin il y a Bruno qui s’inquiétait et clément
dehors depuis 20min.
On fait les comptes… 204m de première avec un arrêt sur rien. C’était la première
première de Clément, un beau coup !
Lundi 25 Mai : La Trouillette (FC1)
Participants : Bruno Moiret, Jérôme Rousselle, Pierre
Valton
TPST : 1H30
Pierre : Bruno et Jérôme ont
commencé par me montrer comment s'équiper. Nous sommes entrer vers 15h. dès
notre arrivée a la salle de l'horloge, il m'ont appris a remonter sur cordes
fixes et comment descendre avec un bloqueur. ensuite pendant que Jérôme
ressortait un premier kit, nous sommes allés avec Bruno dans la galerie du
chien (jusqu'au siphon) pour récupérer les 2 derniers kit laissés par les
plongeurs.
Belle journée qui m'a permis de me familiariser avec le
matériel, de découvrir le Trouillette et qui m'a fortement motivée a m'investir
dans la spéléo!
Au top donc et merci a mes profs!
Voir aussi :
La galerie du Chien, voie royale au réseau de la Biche ?
Un autre weekend de Pentecôte
(extrait du procès verbal de l'accident de Patrick Rouillon en 1981)