lundi 14 septembre 2015

Weekend de Pentecôte 2015




Du coté de la Trouillette, les Weekends de Pentecôte se suivent 

mais ne se ressemblent pas...




Compte rendu des sorties du weekend de  Pentecôte 2015

(Clément Sage, Jérôme Rousselle,  Spéléo Club de Bellegarde sur Valserine)



Ça commence vendredi, pour une bonne sortie il faut une bonne préparation. Le tableau du club nous sert à lister tout ce que l’on a besoin, détailler le remplissage des kits pour mieux nous représenter l’organisation. Mine de rien alors qu’on pensait qu’il faudrait 6 kits de matos on se rend compte qu’avec 4 cela devrait suffire.

Samedi 23 Mai

TPST :  7h30
Participants : Clément, Christophe, Jérôme.
La place à tourner de la Trouillette ressemble à une expo matos du congrès, je ne savais pas qu’on pouvait mettre autant de choses dans ma voiture !! On prend bien 2H pour tout repartir et empacter correctement. La liste du matos est la suivante pour chacun:
-          1 bi 2L acier
-          2 détendeurs
-          2 masques
-          1 dévidoir
-          1 combine néoprène
-          1 sur combine spéléo
-          1 ordi de plongée + 1 boussole + sécateur + Kawetch
-          5 kg de plomb
-          1 casque de plongée
-          Piles de rechanges
Il faut encore rajouter en commun la bouffe, le matos de topo, on prend aussi 40m de cordes des sangles, la trousse à spit et une pharmacie.
On en repartie une grosse partie dans deux gros kits de 50L que l’on sangle l’un sur une luge, l’autre dans un bidon coupé en deux. Et un troisième kit plus petit pour la bouffe et la pharmacie, il est midi, nous voilà partis on dirait 2 tortues ninja avec nos kits carapaces sur le dos ! On amène tout çà jusqu’à la salle de l’horloge à l’aide de grand coups de pied cela avance relativement vite. On retourne ensuite à l’entrée pour attaquer la topo. J’explique les rudiments de principe à clément et le disto X² débite ses données que l’on note scrupuleusement. Les débuts ne sont pas trop évidents mais arrivés à la salle de l’horloge on commence à avoir pris un bon rythme. Clément positionne les stations et écris les mesures sur le carnet, moi je mesure tout ce qui me parait utile.
A l’horloge Christophe nous rejoins, il sort de convalescence mais on lui file quand même le kit « bidon » à amener jusqu’à l’entrée du chien. On prend les kits « luge » et « bouffe » restant et on continue notre topo dans la saint Valentin à l’avancée. Les diverticules sont laissés de côté pour le moment, on laisse des points de rattachement au marqueur bleu pour les séances suivantes. Cette fois on carbure, en moins d’une heure on a rejoint Christophe qui nous attend à l’entrée du chien. L’occasion de faire le transfert des mesures sur le téléphone on vérifie en direct que la topo corresponde, c’est beau le progrès !! On perd un peu de temps pour se passer les kits dans les voûtes mouillantes puis Christophe pars devant pendant qu’on reprend nos mesures en poussant le deuxième kit. Comme on est sur un rythme lent cela nous permet quelques observations, un détail sur la disposition des argiles attire notre attention. Le centre de la galerie est bien propre alors que les bords sont argileux, particulièrement observable a un ressaut descendant. Cela nous donne la conviction que le chien absorbe les eaux de la saint valentin avec le puit de gauche fonctionnant en perte. Les mesures continuent la poussée de kit aussi, dans les mares de boues sur les rampings de cailloux… 10m avant le siphon on pose le matériel dans un endroit un peu plus large que d’habitude. Christophe n’a pas l’intention de s’éterniser il a pris un peu froid on fini de topographier les derniers mètres et observer le siphon. On ressort à mach 12, et se retrouve au parking. Ça sera une de nos plus longue sortie ici, on totalise plus de 400m de galeries topographiées, il ne reste plus qu’a se reposer pour demain.



Dimanche 24 Mai
TPST : 11H,
Participants : Clément, Jérôme.
De nouveau on ré étale tout le matériel dehors pour être sûr de tout prendre, il reste 2 bouteilles, les plombs, le matos d'explo et toujours notre bouffe et pharmacie, cela fait 1 kits chacun bien chargé. Avant de partir lulu nous a rejoint, on discute un peu et on rentre dans le trou à midi. On s’économise au mieux pour se passer les kits dans le chien, et on arrive sur la place pour se changer. Cela fait 3 m² a peut prés, 1,50m de plafond au plus haut, il va falloir enfiler nos combinaisons et régler tout le matériel. On tache de ne pas nous salir pour garder le siphon propre, cela nous prend 1h. Peine perdue pour la propreté, avec le ruissellement l’entrée est déjà chocolat. Clément pars en premier, il reste le fil de Michel mais il est très lâche, on pose donc un autre fil. C’est une mise en œuvre immédiate du stage de la semaine dernière, merci lulu ! Moi je galère pour la mise en eau, le kit persiste à flotter, ma combinaison aussi et il y a un passage bas d’entrée. Clément s’inquiète un peu et viens voir ce qui se passe. Finalement ça passe, c’est court c’est moche on a une visibilité de 20cm le kit qui pars au plafond dans une main, le fil dans l’autre qu’il ne faut pas lâcher. Une fois derrière clément m’explique que c’était clair quand lui es passé !!! Pas le temps de trop râler, devant nous le conduit remonte en se pinçant un peu, c’est pour lui qu’on est là. On pose tout le matos de plongée et on reprend notre topo en avançant dans l’inconnu cette fois. Il y a quelques concrétions en calcite, preuve qu’il y a eu un moment de sécheresse dans la vie du trou. Bon avec 1 pauvre colonne de 30cm et 3 bitoniaux de calcite on ne concurrencera pas Orgnac tout de suite.
Bref après le siphon la galerie remonte donc, sur une dizaine de mètre, suivi d’une partie relativement plane, le tout à 4 pattes au mieux ça reste le chien. Rapidement le casque avec toutes les lampes de plongée devient insupportable, j’abandonne une partie des lampes. La progression se fait au rythme des visées. On a oublié le stylo pour marquer les points mais la galerie étant entièrement recouverte de glaise type « galerie noyée longtemps » on fera des croix dedans. Au bout d’une 40aine de mètre la galerie plonge, un pan incliné à 45° bien lisse et sans glaise cette fois sur 8 -9m de haut.  En bas nous retrouvons un lit de sables, graviers et argiles caractéristique des diverticules du mât. Clément qui es devant m’annonce une visée confortable, en effet je mesure à plat ventre sur ce lit de sable ça permet de souffler un peu, la progression en ramping avec combine de plongée n’étant pas des plus simple. La galerie reste horizontale sur ce fond en graviers. Clément m’annonce qu’on approche les 100m de première avec un azimut à 80, on fonce vers le Crêt de Chalam !! Rapidement l’euphorie retombe, clément m’annonce qu’il y a un gros bloc en travers, ça passe par-dessous mais surtout juste derrière ça parait être la fin. En effet il faut passer sous un rocher de 500kg en travers, pas très rassurant et après ça pince avec de nouveau de la glaise partout. Finalement on trouve la parade par le haut, le même type pan incliné qu’a la descente nous fait remonter de 10m. C’est délicat il faut de pousser avec le plafond c’est le seul endroit sans glaises. Arriver au sommet on est debout, c’est la joie ! Ça continue et en plus on est debout pour la première fois !! Bon ça ne durera que quelques mètres pour repasser a 4 pates puis en ramping mais on y prête pas vraiment attention. On discute à coup d’azimut, pente, distance, clément note et commente «après ça monte, ça continue encore sur 10m minimum ». Toujours plus ou moins à quatre pattes la galerie fait des yoyos ce n’est pas confortable mais on avance dans la joie. Au bout d’un moment clément qui n’arrive pas trop à se réchauffer nous fais réaliser qu’il y a un courant d’air aspirant de plus en plus marquer. Au milieu d’une phase montante c’est le drame.
« - étroiture, ça passe pas !! 
- Rah non t’es sur ? 
- Attend y’a une lame qui bouge…..  ouai c’est bon ca passe !!  par contre toi tu va en chier ! »
Effectivement une sale étroiture montante entre des blocs, je ne passe pas. En attendant clément fais la compta «  la partie connue du chien faisait combien ? » je compte tant bien que mal entre deux jurons « 165m  - 170 ! cool on l’a dépassé, vas y on essaye d’aller jusqu’à 200 ! » Je ressors, pose tout le matos et passe ! En route pour les 200m ! La progression est de plus chaotique, ca alterne entre couché, vrillé, coincé, montant descendant, on es couvert de glaise comme jamais. Au début d’une remontée un trou dans un agrégat de blocs et de boue nous vole le courant d’air en sifflant, on s’arrête quelques instants, on écoutes… « y’a un bruit d’actif là ?!!! ». On repart gonflés à bloc sur quelques mètres jusqu’à
« -ouah étroiture sévère !!»
 - Quel genre ?
- la même qu’avant la cathédrale du méandre, sauf que ça tourne en plus »
Apres plusieurs minutes d’effort clément passe et va voir la suite… autre étroiture… mais juste derrière le bruit d’actif est vraiment clair !! On fait un peu le point : il y cet actif à portée mais on n’a pas de montre, pas de bouffe, pas de flotte… on pense au retour, à la touille qui nous attend dans le siphon et on décide que cette première est déjà pas si mal. Je passe l’étroiture pour arrêter la topo proprement et on fait demi-tour. 
Le retour est rapide, même trop. A cause des néo on doit se ménager des poses pour se refroidir, à la dernière au pied du pan incliné propre on remarque les énormes coups de gouges sur la paroi, preuve que cela à du circuler à un moment par ici. De retour au siphon, on remet le matériel comme on peut, de toutes façons il y a déjà une touille a couper au couteau et on n’a plus 1cm de combinaison propre. Je passe en premier le détendeur me file moitié d’air moitié d’eau, qui va se mélanger avec toute la glaise récoltée en faisant du lave-vitre sur le disto. Je change de détendeur, comme il était cotre la combine je re croque un bon millésime d’argile… et pas d’air ! Repasse sur le détendeur qui fuis et je m’arrache de là tant bien que mal, le kit trouve une cloche pour m’ancrer sur place… décidément ! Le bousin dégagé je file vers la sortie, finalement l’étroiture finale est plutôt un soulagement juste derrière c’est la surface, ouf ! Ça n’à durer que 2min mais c’était suffisant pour siffler la moitié de la bouteille. Clément arrive sans soucis et rigole quand je lui explique pourquoi je fais des bains de bouche avec l’eau du siphon ! On en a marre, on décide de ne pas se changer, on emballe le matériel, on part avec le plus gros il restera deux kits à sortir ensuite. Le retour est laborieux, sur la luge le kit ne bouge presque pas, on galère et surchauffe à pousser tout ça. Arriver à la st valentin clément pars comme une balle dehors, une envie trop pressante. Moi je regrette que la bouteille de flotte soit restée au siphon, je suis desséché !
La sortie se mérite, avec ce kit luge sur le deux, je m’allonge sur les rocher pour sucer l’eau qui vient de la Kensicher puis une bonne immersion dans la piscine en bas du ressaut pour le refroidissement. Finalement j’abandonne ce foutu kit-luge dans les parties basses de la galerie et ressort hagard, sur le chemin il y a Bruno qui s’inquiétait et clément dehors depuis 20min.
On fait les comptes… 204m de première avec un arrêt sur rien. C’était la première première de Clément, un beau coup !

Lundi 25 Mai : La Trouillette (FC1)

Participants : Bruno Moiret, Jérôme Rousselle, Pierre Valton
TPST : 1H30
Pierre : Bruno et Jérôme ont commencé par me montrer comment s'équiper. Nous sommes entrer vers 15h. dès notre arrivée a la salle de l'horloge, il m'ont appris a remonter sur cordes fixes et comment descendre avec un bloqueur. ensuite pendant que Jérôme ressortait un premier kit, nous sommes allés avec Bruno dans la galerie du chien (jusqu'au siphon) pour récupérer les 2 derniers kit laissés par les plongeurs.
Belle journée qui m'a permis de me familiariser avec le matériel, de découvrir le Trouillette et qui m'a fortement motivée a m'investir dans la spéléo! 
Au top donc et merci a mes profs!

Voir aussi :  La galerie du Chien, voie royale au réseau de la Biche ?



Un autre weekend de Pentecôte

(extrait du procès verbal de l'accident de Patrick Rouillon en 1981)