1901 à 1969



ANNEE 1901



16 Août: Le précipice Mermet (FC5)
(Explo)

Participants : MM Morgon, Du Perroux, Jarias, Evrard, Chanel.
Emile Chanel : Après avoir traversé, par la nouvelle route en construction, la magnifique Forêt de Champfromier où nous récoltons sous les sapins de toute beauté, airelles, framboises, fraises et groseilles, nous arrivons enfin après 4 heures de montée depuis St-Germain-de-Joux, à la ferme Mermet  près de laquelle, à 1160 mètres environs d’altitude et au centre d’un petit bosquet de sapin, se trouve le précipice.
Tout autour, dans la prairie, paissent de superbes vaches dont les clochettes sonnent de joyeux carillons : on se croirait en Suisse.
L’ouverture circulaire à 3 mètres de diamètre environs ; elle est en entonnoir et par suite dangereuse : aussi a-t-on pris la précaution de former avec de jeunes sapin une sorte de clôture protectrice. A l’un de ces petits sapin, nous attachons la poulie, ensuite nous le plaçons en travers au dessus de l’ouverture en le fixant solidement à l’un des deux gros sapins qui ont poussé tout à fait sur le bord du gouffre et, toutes les dispositions étant bien prises, on nous descend.
A ce moment, quelque soit le sang-froid que l’on possède, on éprouve toujours une certaine émotion, bien compréhensible du reste. Nous sommes cependant  moins émus que les habitants des fermes voisines accourus assister à nos opérations, car pour eux le Buclaloup à des centaines de mètres et ce que nous faisons là est de la folie. La descente se fait assez facilement ; les parois sont très rugueuses par suite de la dureté du calcaire, mais cela est un avantage ; il n’y a pas à craindre les blocs qui peuvent être détachés par les cordes et vous tomber sur la tête.
Le gouffre oblique bientôt à l’Est tout en restant circulaire et vertical. A 45 mètres nous touchons le fond. Après avoir allumé des bougies nous constatons, comme d’ordinaire, un amas formé par des blocs plus ou moins gros, du bois et des squelettes d’Animaux ; nous marchons sur le cadavre d’un mulet. (Nous avons déjà dit plusieurs fois, combien est déplorable cette habitude de précipiter ainsi les animaux morts ou simplement vieux et infirmes).
Deux crevasses existent à l’Est ; la première n’est qu’une fracture, l’autre est bien plus large, c’est le chemin que les eaux ont suivi. Nous y pénétrons en suivant le cône de débris divers. L’air est empoisonné par la pourriture animale et végétale. Au bout de quatre mètres environs nous sommes sur de la boue avec un peu d’eau ; la crevasse se termine en coin, c’est la fin… Nous nous faisons remonter et rendons compte de notre voyage : les habitants semblent désappointés que leur précipice n’a que 49 mètres.
Le capitaine Du Perroux qui fait ses débuts en spéléologie, descend ensuite et reviens enchanté de sa première exploration ; ce ne sera pas la dernière.
En résumé, ce gouffre si renommé ne présent rien de particulier ; il est au contraire peu accidenté. Son exploration est des plus faciles ; on s’en tire avec quelques égratignures. Au retour, nous quittons un moment notre voiture pour aller contempler du haut de la Roche Fauconnière, le magnifique panorama qui s’offre aux yeux. Nous sommes à 1170 mètres d’altitude ; a nos pieds les roches à pic, et devant nous, les roches d’Orvaz, au fond duquel, coule la Semine à une altitude de 570 mètres environs : d’où une différence de niveau de 600 mètres. A vol d’oiseau, la plus grande largeur du cirque est de 2 kilomètres dans la direction N-S. et de 3 et demi ou 4 kilomètres dans la direction E-O. En face de nous ce sont des combes et d’immenses éboulis, et un peu plus loin au N.O., Belleydoux. Tout cela encadré par les superbes forêts de sapins qui sont la richesse de ces communes : c’est merveilleux.
Arrivés au hameau des Combes, nous quittons encore la voiture pour descendre à la Semine. Il y a des points de vue superbes : des rochers calcaires oolithiques en immenses voûtes surplombantes, plus loin en arcade (moulin de Prapont). D’énormes blocs calcaires dont le volume atteint parfois plusieurs centaines de mètres cubes ont dégringolé jusqu’au lit de la rivière qu’ils obstruent en partie en certain points.
Cette vallée de la Semine est très intéressante : elle a été creusée entièrement par le cours d’eau qui a du briser les moraines glaciaires que l’on observe transversalement sur ses deux rives. La route de Saint- Germain-de-Joux à Giron, coupe ces moraines qui sont échelonnées à quelques dizaines de mètres les unes des autres. Il nous a semblé que les matériaux qui les constituent sont jurassiques. Si elles sont vraiment l’œuvre des glaciers, ces glaciers étaient jurassiens.
Cependant leur disposition en travers de la vallée ne laisse pas que d’intriguer. Ne pourrait-on pas voir en elles, non pas des moraines mais des barrages de lacs successifs, barrages que les eaux auraient crées, puis démolis les uns après les autres formant ainsi autant de gradins ? Quelque chose d’analogue à ce qui s’est produit, dans la vallée de la Valserine, à Lélex, le lac ?
Nous laissons à de plus compétents le soin de voir ce que cette hypothèse peut avoir de fondée.



ANNEE 1952



8 juin : Tombaret de la Caserne, Mermet  ou de Buclaloup (FC5)
(Explo)

Jean Christinat : La résurgence de Trébillet, située à 50 mètres de la route e Bellegarde Nantua à la hauteur du village de Tacon a trois orifices l’un au dessus de l’autre. De celui du bas coule un ruisseau et il n’est pas possible d’y pénétrer. Ce sont les deux entrées supérieures qui reçoivent notre visite samedi soir 7 Juin. Nous sommes cinq, tous de la section de Genève. Dans la deuxième galerie, nous sommes arrêtés à 10 mètres de l’entrée par un siphon. Dans la troisième, située au dessus de la deuxième, un nouveau siphon arrête  notre avance à 45 mètres. Pendant que nous faisons des photos et notons des observations, l’eau commence à monter. Une petite pointe rocheuse prise comme repère est rapidement recouverte par l’eau. Prudemment nous rebroussons chemin.
Le Lendemain, l’équipe se rend à Giron, à 9 km de St-Germain de Joux. Un gouffre inexploré a été signalé à F.Herzog au cours d’une tournée de prospection, et nous allons tenter d’y descendre. Guidés par des habitants de la région, l’orifice est bientôt atteint et nous posons 50 mètres d’échelles (voir fig.13). Après une descente verticale de 48 mètres, nous prenons pied sur un bouchon de cailloux, d’ossements de vaches et de troncs d’arbres pourris et spongieux. Une étroiture permet de se glisser dans une petite chambre 3m. plus bas d’où part une galerie descendante de 60 cm. De haut inclinée à 30° et obstruée par des éboulis à 5 mètres. Le gouffre atteint une profondeur totale de 52 mètres, F. Herzog remonté à l’extérieur, est questionné par des hommes du pays qui ont l’air très intéressé par notre exploration et surtout par ce que nous pourrions y trouver au fond. Ils nous apprennent après beaucoup d’hésitations qu’un espion avait été exécuté  par le maquis et jeté dans c e gouffre. En effet, dans la petite chambre à 51 m. je ramasse un crâne humain dont le coté gauche est traversé par deux balles, un trou béant sur le coté droit indique le point de sortie des projectiles. La nuque également présente un trou qui a été causé soit par la chute sur les rochers, soit par un éventuel coup de grâce. Albanes qui cherche un indice permettant d’identifier l’identité du cadavre un bout de semelle de soulier et un bout d’étoffe complètement pourrie. Nous apprenons qu’en ce moment en surface, les curieux se sont éloignés et qu’Herzog est seul. J’en profite pour remonter en vitesse avec le crâne attaché à la ceinture. Nous le mettons dans un petit sac et la consigne est donnée de ne rien dire avant d’avoir informé les autorités. C’était le moment, car de tous côtés accouraient maintenant des  promeneurs: comme par hasard ! Le petit sac que surveille Albanes les intrigues vivement ! C’est sous leurs yeux que le matériel est remonté, plié et remis dans les sacs. Nous redescendons à Giron escortés par une douzaine de personnes. Le crâne est donné à la gendarmerie de Châtillon-de-Michaille qui retient trois d’entre nous jusqu’à 23 heures pour les interroger. J’ai déjà repris le train avec Demartin et nous évitons heureusement cet interrogatoire. Nous recevons l’ordre de ne publier aucun rapport, ni photos pour le moment. Un gendarme croit savoir de qui il s’agit : un espion français responsable de la mort d’une dizaine de maquisards, se serait fait prendre par le maquis et l’aurait exécuté. Les auteurs de l’exécution auraient trouvés la mort dans un combat avec les allemands. Cette affaire  daterait donc de la période précédent la libération.
Pendant quatre mois, nous n’entendons plus parler de cette histoire, et ce n’est que le douze Octobre que F.Herzog apprend par la gendarmerie française que le parquet s’était saisi de l’affaire et qu’une enquête avait été terminée. Les suppositions du gendarme étaient exactes. Les restes funèbres de la victime avec un acte de décès ont été remis à sa mère. Il se peut que ce document lui soit utile pour de éventuelles questions d’assurances et de successions.





  Coupe du tombaret, et ossements, dans Stalactite n° 1, page 4 (Février 1953)

ANNEE 1955

 
3 Août : Grotte de l’écervelé (FC46)
Jean Colin (SCSC) : exploration et topographie

ANNEE 1968

 
14, 15 Septembre : Tombarets de la maison forestière (FC4) et de la Biche (FC6).
(Explo)


Participants : Jacques Erba, Jean-Claude Chambaud, Gaby Meyssonnier, Jean-Jacques Moireau,  Christian Charollais, Marielle Cruz, Martine Cruz, Christiane/ François Duchêne, Christiane Chambeaud, Marcel Meyssonnier, Bernard Plantain, Gilbert Charollais, Michelle/Jacques Ventura.
Marcel Meyssonnier : Le départ était prévu à 8 heures ce samedi matin…
La Wolsk de la MJC, la 2CV de Michel et la Dauphine de Christiane.
A 8 heure précise, Gaby et Marcel vont chercher Christiane Chambeaud qui avait failli se réveiller à 8h30… La puce est là, Gégène et François aussi, mais pour annoncer leur départ seulement l’après-midi…
La matinée se passe donc à charger la Wolskvagen, acheter à manger et rechercher à domicile les 15 participants à cette « méga-sortie-piège ».
En effet, le but avoué était le gouffre de Malaterre dans le Vercors, vaste puits de 120m… Mais un coup de main bien mené par François réussi à convaincre Marcel de l’ obligation d’aller aux environs de Nantua dans l’Ain où baillaient de vastes puits inconnus, non visités, vierges quoi !!! Marcel convaincu les chauffeurs ne furent pas long a convainquent…Le piège était donc amorcé, Restait à voir la réaction du Président.
Vers 14h, après un repas collectif de 10 personnes à l’hôtel Meyssonnier et un regroupement collectif à l’hôtel Ben Hur, nous partons sur les chapeaux de roue… à vive allure, et Marcel en seconde (reproche constante des 8 membres présents dans le dit véhicule).
C’est à la nuit seulement que nous arrivons dans le village de Champfromier : le comportement du président peut être considéré comme bon, totalement dénué d’agressivité et même teint d’un magnifique « je m’en foutisme » (« ça aurait dû changer en septembre !!! Tristesse… »). Une crevaison du Wolsks est à noter…
Après un passage chez le maire et le garde-champêtre, nous nous retrouvons avec la clef de la maison forestière dans la poche… et direction Giron, puis forêt de Champfromier.
Installation dans la maison sous une pluie qui commence à devenir battante et qui durera jusqu’à dimanche soir, sans interruption !!!
Après un méchant repas, quelqu’un a eut la sotte idée saugrenue de jouer à « aimes-tu tes voisins »… et les 15 schtroumfs dans une pièce de 5 m2 firent un ramdam du tonnerre : bilan : de nombreuses écorchures, des poches arrachées, des pieds foulés, et un banc cassé…Un gâcheur ayant décidé qu’un banc cassé suffisait, tout le monde partit dans son duvet, sous le toit… Nuit Ténébreuse et pluvieuse, beaucoup ne dormirent pas du fait du bruit des gouttes d’eau venant du ciel sur la toiture en tôle ondulée…Ouf !!!
Levé vers 8h, lavage de la vaisselle-nettoyage.
Marcel en frite se précipite pour repérer le gouffre du Petit Tombaret à 100 mètres de la Maison Forestière. Descente rapide devant les yeux ahuris et estourbis des 14 Schtroumfs se demandant qu’est-ce qu’il peut bien faire… Personne d’autre ne voulant visiter… les troupes abandonnent les lieux.
Départ en voiture en direction du gouffre inconnu, sondé par François dernièrement.
Nous nous y rendons sous une pluie battante, cette dernière ne décidant plus de s’arrêter, descente au descendeur de Ben Hur, François Gaby, Gégène, Michel, Christiane Chambeaud…certains, las de se faire tremper, retournent s’abriter dans les véhicules, les autres attendent patiemment les descentes et les remontées.
En fait, c’est un puits de 40 mètres…assez joli, mais fort humide du fait de la présence de ruissellements intensifs.
Retour aux environs de midi à la Forestière.
Nous rangeons, rangeons le reste des provisions et dieux sait s’il y en a…
Nous avons même la visite du cousin de François, natif de Bellegarde et 2 de ses copains.
Nous leur narrons nos exploits glorieux…sous leurs yeux ébahis, nous nous goinfrons donc en subissant une allocution présidentielle improvisée.
Chargement des véhicules…départ vers 16 h.
Rendons la clef…retrouvaille à Nantua dans le dernier bistrot et à la MJC pour ranger le matériel. Halte collective au Home Meyssonnier pour finir la bouffe…Les chauffeurs reconduisent tout les Schtroumfs éparpillés dans Lyon…de Grange Blanche à Caluire…
Deux bonnes journées humides, mais avec l’ambiance habituelle et un peu de spéléo pour changer.







 






Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire