Grotte de la Trouillette, analyses des sondes Sensus



 







Mesures effectuées par la Société des Naturalistes d’Oyonnax et le Spéléo Club de la MJC de Bellegarde.

Elles correspondent à la période allant de Mars 2012 à Août 2013 pour le siphon de la Galerie St Valentin, et de Septembre 2012 à Août 2013 pour le siphon d’entrée et le 2ème siphon de la galerie des Conduits.

Le siphon de la galerie du Mât n’a fait l’objet d’aucune mesure.

La pluviométrie à été mesurée par Guislain Lancel à la Chandelette.

La Chandelette ne se situant pas directement sur le plateau, et plus basse en altitude, on peut donc raisonnablement rajouter 10% aux quantités relevées.

 

 

 
 
L’exsurgence des Avalanches ou de la Trouillette
N46°12'47.4" E5°48'27,0'' Alt : 849


L’exsurgence des Avalanches ou de la Trouillette joue le rôle de collecteur de la partie sud du plateau de Chamfromier. Elle est le drain principal du synclinal de l’Auger, du monoclinal de la Biche à l’Est et  celui du Lachat à L’Ouest drainé lui-même en partie par le ruisseau souterrain de la grotte du méandre des Avalanches. Au Nord, la ligne de partage des eaux avec le système de la Fontaine Froide reste pour le moment difficile à déterminer.

La grotte de la Trouillette est composée de trois galeries principales chacune se terminant sur un siphon, la galerie des Conduits, la Galerie du Mât et la Galerie St- Valentin. Deux galeries secondaires activent se terminent également sur des siphons, la galerie du Chien qui semblerait se diriger vers l’Ouest du plateau en direction de la Biche, et la galerie latérale dans le siphon de la galerie du Mât qui se dirigerait vers l’Ouest. Lors de précipitations et fontes des neiges, l’eau de toutes ces galeries est collectée dans la salle de l’horloge pour former la source de la Volferine en passant sous pression par le 1er siphon.

 
 
Topographie de l'exsurgence de la Trouillette



SIPHON DE LA GALERIE ST-VALENTIN
Longueur 800m, profondeur maximum -55m





Siphon de la galerie St-Valentin                                                                                   Photo : Robert Le Pennec
 


St valentin : SU 10466

Du 12/3/2012 17H36 au 2/8/2013 11H30

Durée de mesure 12234:30 h

Soit 509,76 jours

Hauteur d’eau maximum : 31,95 m

Températures  max/min. 7,54 C°, 5,12 C°

Vitesse maximum de montée des eaux : 70 cm/mn

Vitesse maximum de décrue : 18 cm/mn
 
 

Le siphon de la St-Valentin, drain principal du   synclinal de l’Auger, reçoit en plus toutes les eaux de la partie Nord Est du plateau dont fait parti la Biche.
Un ruisselet (0,3 l/s) l’alimente à l’étiage. Ses eaux ont une température de 7,52 C° avec une minéralisation plus élevée que le reste des eaux de la grotte (voir « Hydrogéologie de Champfromier » par Patrick Bienfait), Il représente une réserve d’eau importante à faible déplacement. Cette masse d’eau semble se diriger dans le massif à l’étiage (déplacement du limon vers le nord visible en plongé). Des apports en eau sont visibles en zone profonde (différence de turbidité). Lors de précipitations importantes la circulation s’inverse pour prendre la direction de la résurgence. Ces crues relativement longues à se déclarées peuvent devenir très violentes.

Exemple de crue typique d’un collecteur drainant les eaux du plateau :
Le 10 juin, ce fut la plus grosse crue enregistrée en 2013 : + 31,95 m par rapport au niveau de base.
Le siphon est déjà en crue moyenne depuis une vingtaine d’heure, l’eau est montée de la cote + 6m30 à 31,95 en 1 h (42 cm/mn), elle est resté autour des + 30 m pendant 3 h avant de baisser rapidement.
Le siphon des conduits et le 1er siphon étaient également en crue depuis une vingtaine d’heure respectivement aux cotes moyennes de 13 et 12 mètres. La décrue pour ces deux derniers fut beaucoup plus lente que la galerie St-Valentin.
Les sondes ont aussi rapportées que le siphon d’entré varie jusqu’à 30 cm sans que les deux autres ne bougent, mais cela peut être la conséquence des altitudes de dépose des sondes qui peuvent variée de quelques décimètres.
La température de l’eau à l’étiage est  de 7,48 C° en moyenne pour descendre à  5,12 C° lors de grosses crues.
Siphon plongé sur 800m avec un long passage entre -50 et – 55 m à été franchis en 2011, il débouche à la base d’un monticule glaiseux derrière lequel la galerie replonge dans un nouveau siphon non exploré à ce jour.





Data de la montée des eaux la plus rapide enregistrée : 70cm/mn
 
 
Résumé donné par le programme © Sensus Manager des enregistrements
dans le siphon de la St Valentin
 


1er SIPHON

Longueur 25 m, Profondeur -5m
 


 Pose de la sonde dans le 1er siphon                                                                  photo : Thierry Tournier


 
1er siphon : SU 10462

Du 8/9/2012 16h17 au 2/8/2013 13h30

Durée de mesure : 7868.30 h

Soit 327,84 jours

Niveau maximum : 15m45

Température max/min : 6,37° 5,84°

Vitesse de montée max : 48 cm/mn

 
A l’étiage, ce siphon semble être en relation avec le réseau des conduits, variations de niveau  et turbidité semblable que le 2ème siphon des Conduits, Une circulation d’eau inférieure est d’ailleurs visible dans la salle de l’horloge par un inter strate. Lors de crue, il reçoit en plus, l’eau de la galerie St-Valentin par un écoulement inférieur hypothétique puis par la galerie directement.

La configuration du siphon coté vasque d’entrée, ne permet pas d’évacuer toute l’eau reçu et met donc la salle de l’horloge en charge jusqu’à son niveau de déversoir (15,45m).
Au début des années 1990, un essai de pompage avait été effectué, le niveau avait baissé au maximum de 30cm, ce qui nous laisse à penser que le seuil de l’aquifère est atteint.
 
 
 Courbe de la crue du 9 Juin 2013 dans le 1er siphon
Data de la crue du 9 Juin 2013 dans le 1er siphon
 
Résumé donné par le programme © Sensus Manager des enregistrements dans le 1er siphon
 
 





2ème SIPHON DE LA GALERIE DES CONDUITS

Longueur 180m, profondeur maximum connue -25m

 


 2ème siphon des Conduits                                                                    photo : Thierry Tournier

 
 
Conduits : SU 09062

Du 8/9/2012 15h32 au 2/8/2013 12h30

Durée de mesure7871.00h

Soit  327,95 jours

Niveau maximum : 20,30 m

Température max/min : 6,58 C°, 6,05 C°

Vitesse maximum de montée des eaux : 42 cm/mn

Vitesse maximum de décrue : 5 cm/mn

 

Siphon très réactif aux crues, ses eaux semblent venir directement du Méandre des Avalanches.

La température de ses eaux, peu variable, mais en moyenne plus froides que celles du siphon de la St-Valentin démontre une circulation plus rapide avec une minéralisation moindre (voir « Hydrogéologie du plateau de Champfromier » par Patrick Bienfait), nous mène donc à en déduire de la présence d’une réserve en eau moins conséquente que le siphon de la St-Valentin.

Plongé sur 180 m par -25 m de profondeur, ce siphon est en cours d’exploration.


Courbe de la crue du 9 Juin 2013 dans le 2ème siphon de la galerie des Conduits
 
 

Data de la crue du 9 Juin dans le 2ème siphon de la galerie des Conduits
 
Résumé donné par le programme © Sensus Manager des enregistrements dans le 2ème siphon des Conduits
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
CONCLUSION
 

Des crues très violente avec une montée des eaux de près de 32 mètre en moins d’une heure.

Une décrue relativement rapide comprise entre 5 et 18 cm par minute.

Une crue persistante d’environs 2 mois dut à un printemps particulièrement pluvieux.

Les eaux de crues ont au minimum deux origines différentes :

Une crue des eaux de la Zone profonde collectées par le drain principal du synclinal de l’Auger, celle-ci se produit lors de fortes pluie cumulée  avec une fonte de la neige du bassin versant de la Biche.

Une crue  des eaux venant certainement du coté du méandre des avalanches, plus fréquentes et sans forcément avoir un lien avec les eaux du drain principal.

Considérons que les trois siphons sont à la même altitude (altimètre Casio 2 Août 2013):

Une mise en charge complète de la salle de l’horloge avec le niveau le plus haut à 15,45 m.

(Le passage des blocs au fond de la vasque ne suffit pas à évacuer toute les eaux)

Le Siphon des Conduits se met en charge jusqu’à la cote 20,30 m, soit 5 de plus que le premier siphon.

(Mise en charge de l’amont  du siphon)

Le siphon de la St-Valentin monte à la cote 31,95m.

(Galeries complètement noyées jusqu’au sommet des ressauts et mise en charge de l’amont du siphon)

Une topographie précise en cours nous permettra de confirmer ces observations.

La galerie du Mât, n’a fait actuellement l’objet d’aucune mesure.
 
Programmation de la sonde du 2ème siphon des Conduits         Photo Christian Locatelli


 

3 commentaires:

  1. Quelques éléments pour interpréter tout ca.
    Bon pour ceux qui ne s’en rappelleraient pas en partant de l’horloge la galerie de saint valentin est globalement montante, avec 3 ressauts notables. Le sommet du dernier ressaut constitue le point haut de la galerie. Ensuite la saint valentin redescend en pente fixe (-7°) avec un beau joint de strate au plafond, en rencontrant la galerie kensicher puis le galerie du chien. A la grosse le départ du chien est à -5m du point haut (en dénivelé). Il et donc relativement perché par rapport au reste.


    Bon l’hypothèse qui se dessine, c’est que le chien s’écoule naturellement vers l’horloge en suivant la partie en ressaut de la Saint valentin (par-dessous) en période de pluie. Le chien presente plusieurs niveaux, la partie nettement active etant en dessous de l’embranchement Chien/St Valentin, On peut penser qu’en periode de Crue, les siphons bas n’avalent pas assez la galerie se met en charge et se déverse dans la saint valentin. Cette fois les eaux du chien sont déviées vers le siphon de la saint valentin et non vers l’horloge.
    C’est certainement cette mise en charge qui alimente les siphons temporaires au départ de la galerie, cette année on constate aussi clairement que la Saint Valentin est nettement moins glissante. On peut supposer que c’est le ruisselement de ces crues qui a laver la galerie, entrainant les argiles dans le siphon ce qui cause la misére de Stéphane.

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  2. Ca cadre avec les sondes, le 10 juin, ce fut la plus grosse crue enregistrée : 31,95m à la St Valentin.
    L’eau est montée de 6m30 à 31,95 en 1 h (42 cm/mn), les conduits étaient déjà en crue d’environs 11 m depuis quelques heures pour atteindre le point 14,68m, ¾ d’heure avant la St Valentin, puis le siphon d’entrée à atteint son point le plus haut de la journée 1 heure après la St Valentin.
    Les sondes ont aussi rapportées que le siphon d’entrer varie jusqu’à 30 cm sans que les deux autres ne bougent, mais cela peut etre la conséquence des altitudes des sondes.
    La galerie St Valentin se met en charge de 32, soit 12 de plus que les Conduits, et 15 de plus que le siphon d’entrée.
    Lors de grosses crues, les conduits coules plein pot, puis ça s’emplifie et sort sous pression, au bout de quelques secondes, le mat crache, puis la salle se remplie.
    Quel sont vos hypothèses,
    - l’eau de la St Valentin sort par le Mat ?
    - L’eau des conduits sort par le Mat via la galerie du Déca ?
    - Il y a au moins 15 m de dénivelé derrière le siphon de la St Valentin ?
    - Que les siphons ne sont pas au même niveau
    - Que les sondes fonctionnent mal ?
    - Que l’installateur des sonde est bourré ?
    Donc la source de Fontaine froide et son captage sont au minimum 50 m plus bas que le niveau du siphon d’entrée de la Trouillette.
    Vu dans la Semine, la Fontaine froide est située à la base d’une flexure synclinale recoupée par une faille NNO venant des Abrans ou du chalet Cottin.
    Plus en Amont le pendage deviens plus horizontal avant de s’inversé et de devenir vertical surement à la faveur d’une faille, nous somme ici dans un calcaire marneux.
    Donc l’écoulement est possible parla faveur de la faille de la Semine, mais pas en en suivant le pendage.
    - Une partie de l’eau vient du synclinal Auger Abrans par cette faille. (voir carte géol BRGM)
    - La provenance de l’eau de la Combe d’évuaz pourrai emprunter la faille de la Semine(voir carte géol BRGM)
    Mais la source est trop basse en altitude pour dire que la Trouillette et Fontaine Froide font partie d’une même nappe phréatique, donc deux nappe distinctes éventuellement reliées par la faille des Abrans, et pourrait rendre possible un écoulement vers le Nord du siphon de la St Valentin en période d’étiage .

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  3. Samedi 28 Septembre, j'ai mesuré les altitudes du siphon des Conduits et du Mât à l'altimètre +- 5m.
    Les 2 sont aparament à la même altitude.
    Le haut des ressauts de la galerie du Mât est 20 mètres plus haut que le niveau du siphon du Mât à l'étiage.
    La topographie nous donnera une meilleure précision, mais là sonde ne devrait pas indiquer plus de 20 mètre de montée des eaux.
    On le saura l'année prochaine...

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